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15 romans au choix parmi : Price de Steve Tesich ou Contrecoups de Nathan Filer
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15 romans au choix parmi : Price de Steve Tesich ou Contrecoups de Nathan Filer
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Price de Steve Tesich
Steve Tesich est un formidable écrivain américain dâorigine serbe. Dans « Price », premier roman époustouflant dâintensité, publié en 1982 aux Etats-Unis, chaque mot, chaque formule, chaque silence, chaque trouvaille nous happent. Oui, nous sommes envoûtés par lâécriture du romancier Steve Tesich. Son personnage, Daniel Price, a dix-huit ans et vit dans une banlieue industrielle. Comme Tesich, Price est intrigué par les mots, qui lui servent de phares dans une vie soudainement explosée par lâamour. Extrait lié à la rencontre avec Rachel :
« Crois-tu au destin ? », demanda-t-elle. Câétait encore un mot que jâavais lu à de nombreuses reprises ici et là , et souvent entendu dans la bouche des autres, sans jamais lâavoir utilisé moi-même. « Le destin. » Je mâen servais pour la première fois. « Oui, je crois au destin.
â Moi aussi. Peut-être était-ce le destin.
-Quoi donc ?
-Notre rencontre. Que tu saches mon nom. »
Jâignorais si elle se moquait de moiâ¦
La mythologie grecque faisait du destin une puissance supérieure aux dieux. Steve Tesich, auteur de films, de pièces de théâtre et de scénarios (Le Monde selon Garp), sait que lâamour sâaccompagne dâune responsabilité vertigineuse, et rime souvent avec le mot souffrance. Par sa profondeur et son souffle créatif, le romancier nous pousse à lire entre les lignes, et ne pas subir, résignés, les forces diverses de la vie. Mieux vaut épouser, suivre ces courants souterrains, plutôt que de sây opposer en vain. Portés par la magie de la littérature, nous entrons dans une danse étourdissante : elle donne autant de place à lâombre quâà la lumière, et se réjouit des petites choses, comme des grandes. La sagesse de Tesich nous invite, les jours de flottement, à espérer les lendemains qui chantent. Comme dit le poète inspiré, « Le plus beau jour de ma vie, câest demain »
Contrecoups de Nathan Filer
A 9 ans, Matthew perd son frère aîné Simon, atteint de trisomie, lors dâun tragique accident, dans un camping de Brighton. Ce sont les vacances⦠et le drame foudroie de douleur les parents. Mais pour Matthew, Simon est toujours là : sa voix résonne dans sa tête, il l'entend rire et le supplier de jouer avec lui, comme avant⦠Simon pense que ces choses (entendre la voix de son frère pourtant disparu) sont tout à fait naturelles.
Les médecins eux estiment que Simon est malade, quâil souffre dâhallucinations, quâil sombre petit à petit dans la folie. Diagnostiqué schizophrène par des spécialistes, Matthew commence alors un traitement pour ne plus entendre ces voix. Mais les effets secondaires sont nombreux et indésirables, et le manque de rigueur de l'adolescent entraîne de fréquentes « rechutes ». Matthew prend une décision salutaire : il décide, à 19 ans, d'écrire son histoire et de nous raconter comment tout a vraiment commencé⦠On comprend tout de suite que grâce à cet « acte magique », Matthew est sur le chemin de la guérison. Câest sa manière à lui de dialoguer avec cette voix qui sâadresse à lui en secret.
Les écrivains racontent volontiers que leurs personnages viennent leur parler sous forme de voix, voire de visions, afin dâinviter lâauteur à modifier le cours du récit. Les écrivains seraient donc une des rares catégories dâêtres humains aujourdâhui à pouvoir confier de tels phénomènes à leur médecin, sans risquer la camisole chimique⦠Les romanciers ont une relation naturelle avec leur inconscient (lâendroit où se niche lâinspiration). A la personne, qui comme Matthew entend des voix, on serait tenté de lâinviter si possible à dialoguer avec cette voix, comme un romancier le fait fort spontanément avec ses personnages. Notre petit doigt (de libraire) nous dit que bien des drames intérieurs seraient évités si nous prenions en compte ce type de communication secrèteâ¦